Fin d’année 2021, Carmen VICTORIA, photographe amateur, a été hospitalisée au Centre Bouffard-Vercelli Perpignan.
Chaque année, elle présente des photographies au Festival International du Photojournalisme ” Visa pour l’image” à Perpignan. Touchée par les attentions de l’équipe de rééducation, elle a souhaité prendre des clichés de ces moments presque ” volés ” et nous offrir ainsi un très joli témoignage.
Les photographies sont exposées au 3ème étage du Centre Bouffard-Vercelli et pourront être déplacées pour que chacun puisse les contempler.
- Découvrez le témoignage de Carmen VICTORIA :
“ L’espoir entre vos mains, merci !
Passer du stade physiquement actif au stade handicapé est un choc. Malgré la période d’acceptation et d’adaptation, la seule motivation qui nous tient est de retrouver l’autonomie et de pouvoir gérer les incapacités physiques. Alors nous nous remettons à vous, corps et âmes, vous êtes notre seul espoir, vous les professionnels de la santé.
Immergée dans ce centre depuis quelques mois suite à un accident physique, chaque jour passé avec l’équipe de la plateforme technique est une victoire tant l’évolution est visible. Me voici presque autonome, quelques efforts encore et beaucoup de courbatures grâce aux bons soins des kinés qui se sont acharnés pour moi.
J’ai été particulièrement touchée par toutes les attentions de l’équipe et mes photos témoignent de ma reconnaissance.
J’espère à travers mes clichés traduire l’émotion que j’ai ressenti en observant les bons soins pratiqués sur les patients.
Ces photos sont un hommage à tous les professionnels et passionnés du centre de rééducation du Centre Bouffard Vercelli“.
- Un moment d’histoire : Gérard Heriau ancien directeur du Centre Bouffard Vercelli, vous raconte qui est le Docteur Bouffard Vercelli :
“ Comment évoquer le Centre Bouffard-Vercelli sans parler d’abord de celui qui lui a donné son nom après en avoir été le fondateur et le médecin directeur.
Le docteur Bouffard-Vercelli (Dr B.V.), Médecin de rééducation, réadaptation fonctionnelle, exerçait, avant de venir à Cerbère, en tant que médecin directeur du centre de rééducation Élysée-Ponthieu à Paris. Il faisait aussi, chaque semaine, une vacation en neuro-urologie à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches où je l’ai rencontré la première fois.
Né en 1936, il avait 40 ans lors du lancement de l’établissement en juillet 1976.
Sa stature d’haltérophile sous sa blouse blanche trahissait son tempérament de battant, doté d’une volonté et d’une énergie inépuisable. Il avait le sourire bienveillant et le regard scrutateur, toujours à l’écoute lorsqu’il soignait ses patients ou recevait des membres de son équipe.
Il savait écouter les gens et les mettre tout de suite en confiance. Il avait le don de résumer en les reformulant très clairement, toutes les demandes, interrogations ou plaintes qui lui étaient adressées, ce qui avait le pouvoir d’apaiser ses interlocuteurs qui se sentaient tout de suite compris.
C’était aussi un séducteur, au sens noble du terme, par sa courtoisie, son amabilité, sa gentillesse, ses bonnes manières, tout en restant simple, abordable et plein d’humour.
Sa capacité de répartie en faisait un interlocuteur redoutable lors des discussions. Il avait le talent de décortiquer les problèmes en donnant rapidement le pour et le contre, avec une telle intelligence et vivacité que les gens venaient avec leurs idées et repartaient souvent avec celles du Dr B.V. !
Une de ses nombreuses qualités était un enthousiasme communicatif pour tout ce qui concernait l’établissement et les soins de rééducation à donner aux patients. Il insufflait son dynamisme aux équipes qui avaient quelquefois du mal à le suivre.
Sa ténacité et sa patience étaient extrêmes car chaque personne, patient ou visiteur, qui venait le voir avait droit à la description et à l’explication de ce qui était fait dans son établissement, une visite complétant quelquefois l’entrevue. Toutes ces personnes qui quittaient son bureau devenaient des inconditionnels du centre et propageaient sa renommée.
Son hyperactivité et son travail acharné, de jour comme de nuit, faisaient de lui le pilier central de l’établissement par lequel toutes les décisions importantes passaient.
Tous ceux qui, de près ou de loin, connaissaient le centre, savaient que, sans lui, jamais cet établissement n’aurait pu voir le jour et se développer dans un contexte extrêmement difficile.
Malheureusement, en juillet 1995, il s’est effondré sur son lieu de travail et s’est éteint le 5 septembre laissant de très nombreux orphelins parmi les patients, le personnel et ses très nombreuses relations professionnelles et amicales “.